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Chroniques

Les chroniques du Poisson Pilote

Chronique n°8 – Les Ours de la rue sur la banquise de l’espace public

Ils sont beaux, et si joueurs. On a envie de les serrer dans les bras et de leur faire des câlins. Et pourtant, ils sont si sauvages. Quand ils entrent dans nos rues, ils renversent l’ordre établi, nous effraient un tantinet. D’un coup de griffe, ils peuvent vous refaire une réputation. De grandes peluches indomptables. Ce sont les Ours de la Rue.

En ce début de millénaire, dans un monde qui montre ses limites, les échauffements économiques ont des effets dévastateurs dont l’un des plus flagrants est le trou dans la couche bancaire. Embrasements diplomatiques et conflits sociaux en sont les mamelles. En cette période d’inquiétude mondiale, nous autres mammifères humains sommes prêts à nous allaiter à ce lait contaminé. Et nous courons un grave danger : ce lait toxique contient la peur de l’autre et le repli sur soi. Il pousse à fermer les frontières, à se méfier de la différence. Il génère des bubons qu’on appelle vidéo surveillance, censure et emprisonnement politique de militants, de journalistes ou de libres penseurs. Il nourrit l’échauffement social, et a pour conséquence directe la montée des eaux qui noient les liens culturels et sociaux qui font de nous des humains.

Pour prendre mesure de la menace, il n’y a qu’à jeter un œil au loin sur le terrain de jeu des Ours de la Rue. Leur banquise, fond à vue d’œil : bornes automobiles, panneaux d’obligations et d’interdictions, que cherche à compléter tout un dispositif législatif qui vise à interdire les réunions ou les manifestations, le port de la cagoule, de la perruque ou de la capuche. La tendance est mondiale. Leur espace vital fond à vue d’œil et nos Ours des Rues sont d’ores et déjà une espèce menacée.

Rue Libre ! journée internationale des arts de la rue, défend la notion d’une rue libre pour toutes et tous, toute l’année et dans le monde entier. Une rue libre pour un libre accès à la culture. C’est pourquoi cette année, le Manifeste des arts de la rue résonnera à 11h11 et à 16h16, non seulement en métropole, mais aussi sur l’Île de la Réunion, et en Allemagne, au Portugal, au Kirghizstan, au Kazakhstan, au Chili, dans la rue, à la télé, sur les ondes radios et sur le web. Pour qu’ici et ailleurs, ce soit tous les jours Rue Libre !

Poisson-Pilotement vôtre
- Nicolas Soloy

Chronique n°7 – L’acte artistique commun

Dans l’athanor du dernier CA national, suite aux retours des délégués régionaux qui exprimaient leur incompréhension quant aux choix exprimés à Aurillac, nous avons cuit et recuit les désirs et propositions pour opérer la transmutation du vil métal.

Il en ressort que deux temps forts sont conservés :
- à 11h11 et/ou à 16h16,
- chacun-chacune fait résonner le manifeste des Arts de la Rue, ou un extrait ( en le disant, le distribuant, l’écrivant, l’émettant…).

Pour mettre en œuvre cet acte, chacun-chacune a loisir de piocher parmi les dix actions proposées, l’accent étant mis sur la notion d’appropriation de l’espace public (l’emménagement extérieur est souvent évoqué dans les retours que nous avons des régions). Ces dix propositions sont mises en ligne sur ce site (Rubrique Les Arts de la Rue ? Propositions d’actions 2009).

Je vous livre la matière en l’état. À chacun de poursuivre l’œuvre pour que le mercure se change en or, pour que l’alchimie de Rue Libre opère.

Poisson-Pilotement vôtre,
- Nicolas Soloy

Chronique n°6 – Les Conférences de Presse

Plutôt que de convoquer des journalistes hypothétiquement férus d’Art de la Rue, à une conférence de presse et de nous retrouver à cinq parce que je suis venu avec ma fille, vu qu’il y a des pains au chocolat et qu’elle adore ça, nous avons imaginé une conférence de presse qui nous ressemble, impertinente et ludique : la conférence de presse à domicile.

Cela consiste à nous rendre directement dans les rédactions avec une conférence de presse à la carte. L’avantage, c’est que ces conférences de presse peuvent avoir lieu dans le monde entier. Le principe est simple : une équipe de conférenciers de presse, c’est au moins deux personnes. Nos conférenciers recensent les actions à venir dans leur région, préparent au besoin des photos des projets, tout du moins se procurent le kit de comm’ (affiches, cartes postales, badges…). Après avoir pris rendez-vous, nos conférenciers se rendent dans les rédactions de leur choix, et en fonction de l’heure apportent un thermos de café avec des croissants ou une bouteille de Champ’ avec des biscuits apéros. Et ensuite, à chacun de trouver la formule adaptée.

- Qui peut devenir conférencier de presse ? Qui veut. Il suffit de préparer les interventions en coordination avec les responsables régionaux.
- Quand doivent avoir lieu ces conférences de presse ? Courant septembre, voire avant la mi-septembre en ce qui concerne la presse mensuelle, afin que l’article soit publié à temps.
- Quels média sont visés ? Tous : presse écrite ou audiovisuelle
- Comment doivent être imaginées les conférences de presse ? De façon adaptée au contexte.

Au boulot ! Poisson-Pilotement Vôtre,
- Nicolas Soloy

Chronique n°5 – Le Grand Jour

L’utopie du Grand Soir n’a pas fini de faire des émules : demain matin, quand nous nous réveillerons, le monde aura changé, sans heurt. Nos consciences se seront éveillées, et main dans la main, nous marcherons tous ensemble vers une aube nouvelle. Le Grand Soir, la Révolution… la douce utopie…

Inventer Rue Libre en 2007 n’a pas été sans difficulté. Entre la mouvance anarcho-autonome, les militant-tant-tants, les socio-traîtres et les repentis de tous bords, mettre en place la journée n’a pas été chose aisée, et le bilan en est tout coloré : « Plus jamais ça, on a porté le truc tout seuls ! » ; « Quelle bonheur, quels instants de partage ! » ; « Le message n’était pas clair ! » ; « Pas assez politique ! » ; « Trop fort, la mairie nous file une sub ! » ; « À qui est-ce destiné ? »…

Le bilan concret, c’est tout de même la création de la plupart des fédérations régionales. Et même si cela ne s’en ressent pas toujours localement, à l’échelle nationale, et l’événement est national, voire international en 2009, le bilan est plus que positif : Rue Libre nous fédère et nous rend plus visibles et plus forts.

C’est pourquoi Rue Libre récidive cette année… la douce utopie…

Poisson-Pilotement Vôtre,
- Nicolas Soloy

Chronique n°4 – La Carte Postale Autocollante

Devant le succès des cartes postales de l’année passé, et l’écho qu’elles avaient trouvé auprès de nos élus (fonds débloqués pour Rue Libre, achats de spectacle), nous avons décidé de renouveler l’expérience. En effet, plus nos élus sont interpellés par nos spectateurs, c’est-à-dire leurs électeurs, mieux ils savent à quel point la rue compte pour eux.
Comme vous pouvez le constater ici, pour marquer la dimension internationale que prend l’événement cette année, le recto décline Rue Libre dans plusieurs langues.
Quant au verso, c’est une invitation à se rendre à Rue Libre le 24 Octobre. Pour élargir le cercle des invités (un élu à la culture, ça fait peu de monde), l’invitation peut être envoyée à qui l’on souhaite : un voisin, un frère, une sœur, un amant, un ennemi, un collègue, un père, une maire…

Et comme nous ne reculons devant aucun plaisir, nous nous sommes souvenus des autocollants de 2007 et avons donné un double usage à cette carte postale : le recto multilingue est un autocollant qu’on peut apposer où bon nous semble, sur son sac, son scooter, son portable, sa voiture…

NB : la Carte Postale Autocollante est gratuite

Poisson-pilotement vôtre,
- Nicolas Soloy

Chronique n°3 - Le Flyer

Les années passées, chacun d’entre nous s’est trouvé confronté plus d’une fois à la question suivante : « Rue Libre, c’est quoi ? ».
Il y a des jours où les mots sont récalcitrants, où ils ont du mal à se former, un peu comme des bulles de savon un jour de grand vent. C’est pour remédier à cette situation que le flyer 2009 a été conçu.
Sur son recto est imprimé le manifeste des arts de la rue, parole collective et fédératrice. Comme par le passé, il peut être utilisé comme support de jeu avec nos spectateurs le 24 Octobre prochain.
Sur son verso (visible ici), sont repris les principaux éléments qui motivent cette journée. Ainsi le tract peut-il être lu en fin de spectacle durant l’été, pour proposer badges et cartes postales à nos spectateurs, ainsi peut-il être distribué sans plus d’explication le 24 Octobre en marge de l’action en cours, en guise de sous-titre.
Il précise que Rue Libre n’est ni un spectacle, ni un festival, mais une action manifestante et manifestive portée par les arts de la rue, artistes et habitants réunis, pour revendiquer la liberté d’expression dans un espace qui nous appartient à tous : la rue.

Poisson-pilotement vôtre,
- Nicolas Soloy

Chronique n°2 - Les Badges

Sur le plan local, l’organisation de Rue Libre est tributaire de nos calendriers interrompus par la saison d’été : un premier temps de mise en place a lieu jusqu’à fin Juin, puis tout redémarre concrètement en Septembre, et là ça va un peu vite parce qu’Octobre arrive en courant. Entre les deux, le risque terrible de l’oubli.

Faisons de ce danger un atout : utilisons la période estivale comme un temps privilégié de mobilisation, un moment d’échange et de communication avec notre public et la profession. Plusieurs outils sont à notre disposition pour favoriser cette émulation.

Le badge "Rue Libre !" a été conçu en ce sens. C’est un objet médiateur dont le succès passé nous incite à renouveler l’édition. Pour ceux qui le connaissent, il est un clin d’œil complice ; pour les autres, il suscite rapidement la célèbre réplique :

"C’est quoi Rue Libre ?".
Après avoir pris une grande inspiration, nous répondons alors par : "Rue Libre, c’est la journée internationale des arts de la rue et de la libre expression dans l’espace public. T’en es ?
Je veux, mon neveu !
Tiens, c’est 100 balles."

Oyez, oyez, qu’on se le dise, le badge "Rue Libre !" est disponible dès aujourd’hui !

"Plus qu’un talisman,
il est signe de ralliement.
Il s’accroche au hasard,
d’une veste, d’un regard.
Jaune et de petit calibre,
c’est le badge Rue Libre !"

Pour que nos rues soient pleines, de compagnons et d’habitants, parlons du 24 Octobre dès aujourd’hui.

Poisson-pilotement vôtre,
- Nicolas Soloy

NB : Les bagdes coûtent 25 cents l’unité à la Fédération des Arts de la Rue qui nous les revend 50 cents l’unité pour que nous les revendions 1 euro pièce. "Or quoi mais comment ?" nous ferions des bénéfices sur le dos de la Fédé ? Point du tout, vertuchou : les bénéfices réalisés peuvent être librement reversés à la Fédé nationale, ou à nos Fédés régionales, voire servir de fond commun pour alléger le coût d’une Rue Libre locale.

Pour des raisons pratiques, les badges sont vendus par lot de 20 en échange de 10 euros. Afin d’éviter de coûteux envois, l’idéal est d’acheter les badges directement sur les festivals auprès d’un responsable de la Fédé. Pour plus de précisions, rien de tel que de se rapprocher de nos coordinateurs régionaux ou nationaux. Par exemple, Pascale Canivet, notre coordinatrice nationale sera présente avec des badges :
- au Festival des Arts de la Rue d’Amiens, du 19 au 21 Juin
- à Sotteville-lès-Rouen pour Vivacité, du 26 au 28 Juin
- à Chalon dans la Rue, du 22 au 26 Juillet
- au Festival d’Aurillac, du 19 au 22 Août

Si nous souhaitons nous en procurer sur place, faisons-le lui savoir dès maintenant : 04 95 04 95 89 [email protected]

Chronique n°1 - Le Titre

Rue Libre ! 2009 journée internationale des arts de la rue et de la libre expression dans l’espace public.

C’est pas rien de le dire. Alors pourquoi un titre si long ?

L’année passée, des collègues européens ont donné vie à Rue Libre au-delà de nos frontières. Cette année, Rue Libre élargit encore son horizon, puisque des confrères qui naviguent au-delà de nos eaux européennes, s’approprient l’événement. De journée nationale, Rue Libre devient donc une manifestation internationale.

Des Twin Towers aux manifestants cagoulés, de l’attentat à la simple contestation, tout est bon pour renforcer la politique sécuritaire de nos gouvernants. De même, une gestion plus rationnelle des deniers publics alliée à la crise économique servent-elle de prétexte à désengager l’état de la mission de service public dont la culture et les arts de la rue font partie. C’est l’enjeu soulevé par le sous-titre de Rue Libre ! 2009 : être libres d’exercer nos métiers, c’est avoir la liberté financière de diffuser nos œuvres.

Affamer la culture pour ne conserver que des artistes labellisés, et faire taire une création divergente, multiple et iconoclaste, rejoint la politique qui consiste à terroriser la presse et les journalistes pour mieux les museler. Étendre Rue Libre au-delà des préoccupations de notre secteur, c’est lui donner la possibilité de trouver un écho et un relais plus larges. Si l’on songe un instant à ce que signifie libre expression dans maints pays du globe, Rue Libre prend l’envergure d’un rendez-vous donné à la libre parole de nous tous, frères humains.

Oui, prendre la rue, quelle que soit l’époque et le lieu, c’est s’emparer de ce droit à une libre parole. Mais en prenant la rue tous ensemble ce jour, à travers notre nombre, à travers la multiplicité de nos territoires, de nos lieux, de nos actions et de nos formes, nous revendiquons ce droit, pour nous mêmes et pour d’autres, en d’autres endroits ou d’autres temps.

La liberté n’est pas un acquis mais doit être conquise chaque jour.

Soyons nombreux dans les rues le samedi 24 Octobre prochain.

Poisson-pilotement vôtre,
- Nicolas Soloy

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